Voyage à Cuba : C et J Charles - Gervais
Jour 1
Départ de Toulouse via Paris de bonne heure le matin après un nuit au Sofitel, où nous pouvons laisser la voiture pour une semaine. Voyage assez long et fatiguant. Mais dès le début, mise dans l’ambiance du groupe avec apéritifs, foie gras etc... convivialité assurée. Discussion intéressante dans l’avion avec notre voisin: un cadre retraité qui rejoint sa compagne à Cuba : pauvreté, tickets de rationnement, marché noir, salaire de misère, apartheid touristique...
Escale à SANTIAGO DE CUBA. Certains débutent fort ... avec les cigares.
Arrivée à la HAVANE avec 2 heures de retard, dîner au buffet de l’hôtel, repos bien mérité.
Jour 2
Lever de bonne heure, pas de problème en raison du décalage, petit tour dans les jardins de l’hôtel, nous sommes en bordure de mer mais il n’y a pas de plage, grande piscine paysage dans l’hôtel.
Nous formons des groupes 4 à 5 par voiture, nous partons pour la Havane à quelque kilomètres seulement. D’emblée nous sommes frappés par l’absence de circulation, il n’y a que quelque voitures de touristes, quelque vieilles américaines assez bien entretenues et qui roulent précautionneusement, les rares cars de transports collectifs sont à rallonge et bondés, de nombreuses personnes font du stop, la pénurie de carburant est d’emblée flagrante.
Nous avons rendez-vous à la place du Capitole, caractéristique par son dôme identique au capitole de la maison blanche américain. Première vision sur les immeubles en voie de délabrements, grandes battisses en pierre de style espagnol non entretenues, sales mais toujours habitées, la vue est à peu près celle du tableau que nous avons acheté le sur-lendemain à la Havane.
A pied nous visitons les vieux quartiers de La Havane, à chaque coin de rue il y a un bar pour touriste que fréquentait Hemingway, ci-dessous une belle boulangerie typique pour tous, plus loin une pharmacie traditionnelle, ressemblant plus à un musée, les médicaments se font rares.
Vu du haut de l’hôtel Ambos Mundos où Hemingway résida à plusieurs reprises, Daiquiri jus d’orange sur la terrasse du toit de l’hôtel.
Poursuite de la visite par la Plazza de Armas, puis la Plazza de la Cathédral, dominée par la cathédrale que l’on ne pourra pas malheureusement visiter, elle est fermée.
Deuxième apéritif à la fameuse Bodeguita del Medio, une des “cantines “ de H , la spécialité est le mojito . Quelque achats sur la place de la cathédrale (coiffure du CHE, instruments de musique cubains. Repas au restaurant de la bodeguita (sur la terrasse du haut), bonne ambiance musicale à laquelle chacun participe avec bon cœur.
L’après-midi nous suivons un guide pour visiter le reste de la ville. : la place d’armes, la place de la révolution avec un tank soviétique en symbole devant un reste de la muraille qui entourait l’ancienne ville, derrière l’ancien palais présidentiel occupé par le musé de la révolution et devant le bâtiment une vaste châsse de verre renfermant une réplique de Granma, le bateau utilisé par Castro en 56 envahir l’île aux mains de Batista. Armes soviétiques devant la bâtisse. L’après-midi se termine par des achats de cigares puis le classique daiquiri au Floridita, bar fréquenté par Hemingway. Retour à l’hôtel, repas à l’hôtel.

Jour 3

Départ le matin pour Pinar del Rio à l’extrémité occidentale de l’île.
Nous sommes sensés prendre l’autoroute et arriver en 3 heures à Pinar del Rio afin de visiter la plus célèbre fabrique de tabac de l’île.
Au départ, pas de problème, nous traversons la Havane sans encombre cependant un relâchement du co-pilote (moi-même) et nous loupons l’entrée de l’autoroute, nous voila sans le savoir sur la route du Sud au lieu d’aller à l’ouest.
Bien sur, l’autoroute nous parait “bizarre” mais nous ne sommes pas au premier étonnement puisque dans ce pays tous nos repères habituels sont perturbés; la route se présente au début comme une piste d’atterrissage et pourrait donc être assimilée à une autoroute. Cependant après plus d’une heure de route nous sommes obligés de nous rendre à l’évidence : nous sommes perdus, et c’est par une petite route qui traverse des villages perdus sans même un café pour se restaurer que nous finissons par arriver à Pinar. Nous visitons la fabrique de tabac, tout le reste du groupe est reparti depuis longtemps.
Nous sommes épuisés, nous décidons dans un premier temps de nous restaurer, des jeunes en vélo nous guident vers le restaurant que nous avons choisi sur le guide du routard, restaurant correct sans plus, nous faisons taire les musiciens pour pouvoir établir notre programme, en effet il n’est plus question de suivre l’itinéraire prévu , nous ne verrons donc pas la vallée de Vinales et les mogotes, formations calcaires en forme de cônes ou de dos d’éléphants (buttes isolées au milieu d’une plaine dégagées par l’érosion au quaternaire).
La province de Pinar est celle où la culture du tabac est la plus ancienne de l’île et est restée aux mains des petits exploitants, la tradition du tabac est ici séculaire.
Nous décidons donc de visiter la plantation de Véga Robaïna dénichée par Marie-Pierre sur le guide du routard.
Nous prenons la route de San Juan y Martinez, les indications sont sommaires, nous demandons notre chemin à des passants, rapidement un jeune sur son vélomoteur nous fait signe de le suivre, heureusement, il n’y a pas d’autre moyen de trouver le chemin, le jeune dépose son cyclo de façon a économiser l’essence et nous demande de monter dans notre voiture, pas de problème, dix minutes plus tard nous voila à la plantation.
Alejandro Robaïna nous accueille en personne. Il est calme, tranquille, le temps ne semble pas exister pour lui; nous lui demandons s’il est possible de visiter la plantation, la réponse est positive, mais avant tout il veut nous mettre dans l’ambiance et nous voila installés sur sa terrasse (maison coloniale traditionnelle des Antilles en bois, relativement modeste). Il nous montre des journaux internationaux comme Match et équivalent italien, espagnol etc..., où après le vin de Depardieu ! nous découvrons notre hôte, toujours coiffé de son chapeau en paille qui ne le quitte pas plus que son cigare.
Puis il nous propose de fumer: il offre un module classique aux hommes et plus fin aux dames. Le cigare est frais, moelleux et l’instant parait magique, l’ambiance est parfaite: climat tropical, petit alise, chaise à bascule coloniale.
Bien sur le cigare est bien meilleur que d’habitude et on ne retrouvera probablement plus jamais cette sensation.
Ensuite nous informons le maître des lieux de l’existence du Havana Cité Club, c’est l’occasion pour lui de nous offrir de nouveaux cigares qu’il dédicace avec beaucoup de soins pour le Club.
Il a reçu dernièrement un club de femmes (vingt personnes environ du sud de la France) , d’autres pressés ont débarqué en hélicoptère...
La plantation située autour de la maison est spécialisée pour fournir la cape, les plants de tabac sont protégés du soleil trop intense par des tissus blancs tendus au-dessus des plants, à trois mètres de hauteur environ. Cette toile protège également des insectes. Les plants ne sont donc pas traités par des insecticides mais par contre les fongicides ne peuvent pas être évités. Des fils sont tendus verticalement du sol à la toile, le plant de tabac pousse le long de ce tuteur. La fleur de la plante est enlevée précautionneusement comme on le fait ici pour les tomates ( même famille) pour améliorer le rendement et la qualité de la feuille.
Robaïna a tout son temps mais il nous faut partir, rien ne nous est demandé en échange de cette mémorable après-midi, à l’exception de lexomil réclamé par le maître lui-même pour dormir (son seul souci !). Un artiste artisan attaché à la plantation nous propose sa production: des objets d’art fabriqués uniquement avec des feuilles de tabac: battes de base-ball, fleurs en tabac, balai et autres objets très suggestifs.
Il est cinq heures, Robaïna n’est pas pressé, mais il faut partir . Cette fois-ci nous trouvons l’autoroute sans problème. Il n’y a aucun éclairage, nous arrivons sans encombre, malgré les cyclistes qui roulaient à contre sens, et un camion arrêté sur la route sans aucune lumière et que Robert évite de justesse au dernier moment (quel frisson!!!).
Nous arrivons à l’hôtel vers 19h30, beaucoup ne sont pas encore là, la route a été périlleuse pour tous.
Repas le soir hors de l’hôtel, pour ne pas rompre avec les bonnes habitudes nous nous perdons de nouveau, nous n’avons même pas l’adresse du restaurant, c’est par chance que nous trouvons à l’hôtel, quelqu’un qui nous renseigne. Nous arrivons donc en retard, nous prenons le repas en cours : amuse gueule, puis pavé de bœuf bolivien, vin, musique d’ambiance non cubaine, le cadre est agréable à l’extérieur dans un patio tropical. La note est par contre étonnement élevée pour un pays pauvre. On aura encore d’autres occasions de constater que les touristes sont les payeurs et qu’il nous est impossible de payer le prix cubain d’autant que l’accès aux pesos (monnaie locale) nous est interdit.
Jour 4

Nous devons partir pour Varadero. Mais avant de quitter la Havane, nous passons par la Plaza de Armas pour acheter des souvenirs: une statuette et des bijoux en terre cuite peinte pour Claire et les classiques tee-shirts du CHE pour les garçons, la chemise de Fidel Castro pour Jean et deux tableaux: une huile des immeubles de La havane et un acrylique “masque de femme”, le tout pour un prix raisonnable (environ 500 frs pour les deux).
Nous longeons la mer vers l’ouest, route large, tranquille. Arrêt repas à midi dans un petit restaurant sympathique: maison coloniale typique, déjeuner sur la terrasse.
Le paysage le long de la route est très joli. Ce qui nous frappe, ce n’est pas tant la végétation tropicale classique (hormis la présence d’un grand nombre de palmistes inhabituel dans les petites Antilles) mais surtout l’étendue des surfaces. Arrivée à Matanzas que nous ne faisons que traverser, péage pour touriste (2 dollars par voiture) pour avoir le droit d’aller à Varadero.
Varadero: camp de vacance pour touristes. Ici on comprend ce que veux dire apartheid touristique. La plage est superbe, longue de plus de 20 km sans interruption, mais l’animation sonore des hôtels est saoulante. Notre groupe se scinde en 2, une partie souhaite une prestation hôtelière meilleure, la plupart des autres ont la flemme de refaire les valises.
Jour 5
Repos le matin, soleil, plage, longue promenade le long de la plage. Repas du midi pris presque tous ensemble dans un petit restaurant à la pointe de la presqu’île, la carte est simple: langouste à choisir vivante dans son bac sur le ponton en fonction de sa taille (=son prix). Repas décontracté et quel régal !!!.
Après le repas, promenade à l’écart des touristes, plage déserte de l’extrême pointe de la presqu'île, bain agréable dans le bras de mer qui relie l’océan à la mer intérieur. Retour au village de Varadero, apéritif et coucher de soleil sur la plage non touristique de bourgade.
Jour 6

Le programme est libre.
Certains décident de ne pas rester à Varadero et de partir le lendemain matin de bonne heure pour Trinidad en voiture. Bien que ce programme soit tentant nous ne nous y associons pas: nous avons besoin de repos et nous avons déjà été échaudés par l’état des routes: trop de km à faire en trop peu de temps, c’est dommage car l’entreprise était intéressante.
D’autres partent pour Trinidad en avion, départ de bonne heure retour vers 5 heures.
Nous décidons de rester sur place et de visiter la région. Départ pour Cardénas à 15 km de Varadero, petite ville tranquille de 75000 habitants environ, on y circule en calèche ou en vélo (stigmate de la crise économique).
Nous visitons à pied: la gare, le Parque Colon, la statue de 3 mètres de haut est en bronze. Les façades sont défraîchies, nous flânons dans les rues: une librairie, un coiffeur, des écoliers heureux de se faire prendre en photo, nous nous sentons en confiance, la population est très accueillante.
Trop en confiance, j’eu du mal à réaliser lorsque je me suis fait voler mon sac, à la tire, par un jeune homme sur un vélo.
Jean et moi, après avoir réalisé tout ce que contenait le sac (passeport, carte bleue, argent...), avons tenté désespérément de rattraper le voleur. Nous n’avions pas vu qu’une dizaine de personne était sortie des maisons, avaient enfourché leur bicyclette et avait coupé la route au voleur par un raccourci.
Nous avons donc retrouvé le sac et tout son contenu, tandis que Robert courait toujours à ses risques et péril après le voleur. Sans retirer notre reconnaissance au dévouement de ces gens, nous pensons qu’il s’agissait de la milice civile dont 80% de la population fait partie. La police est arrivé rapidement sur les lieux, nous n’avons pas pu échapper à la déclaration de vol au commissariat. Jean a rédigé sa déposition en français et remercié chaleureusement la police pour son efficacité.
Après ces émotions nous avons déjeuné dans le marché couvert comme les cubains (toile cirée crasseuse, repas local typique que nous avons apprécié) seule la note n’était pas cubaine mais adaptée à notre état de touriste (cependant raisonnable ). Visite du marché couvert, étalage de fruit, légumes...
Nous reprenons la route pour 20 km et nous voilà à Matanzas, notre premier objectif est l’église Notre-Dame-de-Montserrat, juchée au sommet de la plus haute colline, elle domine le port.
Elle a été construite au XIX° siècle par des Catalans. Du haut de la colline, on a une vue magnifique sur la vallée du Yumuri et la baie de Matanzas.
Puis visite de la cathédrale de Matanzas à l’intérieur de laquelle nous sommes étonnés de découvrir de nombreux slogans anti-castristes.
Retour à l’hôtel et repos (le tour du cadran).
Jour 7

Journée libre.
Certains, en souvenir d’Hemingway, choisissent la pêche au gros, l’espadon était au bout de la ligne mais trop gros il a pu se détacher, déception mais les images video sont le témoin de ce bel exploit, bravo Jean-Philippe et merci Jacques pour l’avoir immortalisé !
Nous choisissons la marche le long de la plage et la visite de la maison de Du Pont de Nemours, terminée en 1930, baptisée Xanadù. La maison a quatre étages, plafonds et rampes d’escalier en acajou, tous d’origine, marbre italien sur le sol. De la terrasse on a une vue superbe sur l’Atlantique. Repas au restaurant de la maison (Las Américas) un des plus connus de Cuba, repas de langouste uniquement de l’entrée au dessert (exclu).
Bain de mer, détente.
Jour 8
Jour du départ,
Dernier bain, dernier achat .
L’avion est à l’heure. Nous sommes tristes de partir, il restait tant de chose à découvrir
